Un fagot est un faisceau de petites branches liées par le milieu et servant à faire du feu.
Alors que je me préparais à installer une photo accompagnée d’un texte concernant le bois de chauffage, je me suis pour ainsi dire égaré sur le sujet, et j’ai erré quelque peu.
On peut imaginer que les premières expériences concernant le feu ont pour origine des feux de broussailles allumées par la foudre. Faisant un saut dans le temps, on peut extrapoler que les premiers hommes à consommer du gigot furent ceux qui ont trouvé des bêtes brulées dans ces feux et en ont consommé la chair plus ou moins bien cuite. Ensuite faisons confiance à l’intelligence pour concevoir le feu et apprendre à le conserver pour utilisation ultérieure.
Le fagot est sans doute arrivé beaucoup plus tard alors que les hommes se sont établis, et le climat aidant ont accumulé le bois qui était facilement disponible ; la scie mécanique a réglé le sort de ce type de combustible ; pourtant, une amie Suisse me mentionnait encore dernièrement qu’elle préparait les fagots alors que son mari s’occupait à couper et fendre les grosses bûches.
L’expression « Sentir le fagot » qui en essence veut dire : être soupçonné d’hérésie ; être promis au bûcher, le contraire d’être en odeur de sainteté, n’est plus guère employée.
Pourtant, en retournant dans le temps, le tribunal de l’Inquisition avait choisi le bûcher comme moyen d’éliminer les femmes accusées de sorcellerie ; et ainsi bien ancrer dans l’imagination ce qu’était l’enfer ; gros effort intellectuel de la part de ces messieurs.
Puis j’en suis arrivé à penser à mon père spirituel Georges Brassens qui a quelquefois employé ce mot.
Je me souvenais de la chanson « Lèche cocu » ; toutefois, un autre texte qu’il n’a jamais utilisé lui-même dans une chanson le mentionne, mais un autre en a fait une chanson.
Ce texte date de l’époque où Il était anti-clérical affiché et convaincu ; anti-clérical Il est demeuré, mais moins ostensiblement par la suite.
(Photo Wikimédia common)
Le mécréant repenti
Ne vous fiez plus à ma glotte
Pour crier à bas la calotte.
Me voici réduit à néant
Chantait un pauvre mécréant.
Et sauf en cas de restriction
De pénurie, d’inanition,
Je n’boufferai plus du curé
Qui fut mon menu préféré.
Parce qu’un enfant de putain
De moine, foutu calotin
M’a quasiment sauvé la vie
Certain jour que le diable fit.
Certain jour que j’étais entré
Dans l’antre de ce tonsuré,
Pour faire main basse dessus
Le tronc qui me semblait cossu.
Armé d’un petit bout de bois
Soigneusement enduit de poix
Je pêchais petit à petit
Le contenu du tronc sus-dit.
J’avais déjà pris tout un tas
De fausses pièces-ah! les Judas!
Et des douzaines de boutons
De culottes-ah! les faux-jetons!
Hélas! une enfant de Marie
Salope qui m’avait surpris
Ameuta le corps tout entier
Des grenouilles de bénitier.
Les bigottes et les bigots
Préparant déjà les fagots
Sans rémission voulaient me faire
Descendre avant terme aux enfers.
En entendant tout ce bordel
Le curé sautant de l’autel
Accourut me sauver la mise
Qui semblait un peu compromise.
Il a dit: «Que Dieu lui pardonne,
Ce qu’il a pris, je le lui donne
Et puisqu’il est pauvre il s’ensuit
que le tronc des pauvres est à lui».
Et cela dit, ce ratichon,
Ce satané fils de cochon,
Retourna boir’avec délice
Ce qui restait dans son calice.
Et depuis ces péripéties,
Moi qui suis athée, Dieu merci!
Je vais parfois ouïr un bout
De la mess’ à ce marabout.
Il faudrait voir ce petit air
Quand, entre le Pater Noster
Et le Je vous salue Marie,
D’un úil complice, il me sourit.
Quand il fait un signe de croix
Il me l’adress’ et de surcroît
Quand son goupillon lance l’eau
Bénit’, il me vise, salaud!
Ne vous fiez plus à ma glotte
Pour crier à-bas la calotte.
Quand un corbeau vient à passer
On ne m’entend plus croasser.
Ne vous fiez plus à ma glotte
Pour crier à-bas la calotte.
Me voici réduit à néant
Chantait un pauvre mécréant.
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