SCILLES DE SIBÉRIE-SCILLE BLEUE.

 

Depuis plusieurs années, je retrouve après la fonte des neiges un humble bouquet de fleurs bleues, bleu intense, qui accroche l’œil.
Sachant  que c’est une plante à bulbe, je ne sais comment elle est parvenu à cet endroit, sous les pins, près d’une souche morte.
La Scille de Sibérie, vient d’Eurasie, une partie très froide de notre globe ; elle fait environ 15 cm en hauteur et persiste presque éternellement.
C’est une liliacée, ce qui explique sa venue si tôt au printemps ; elle peut être plantée n’importe où et elle progressera.

SCILLE de SIBÉRIE.
SCILLE de SIBÉRIE.

 

 

Scille de Sibérie.

Scille de Sibérie.

 

 

PIN BLANC D’AMÉRIQUE – PINUS STROBUS – PIN DE WEYMOUTH.

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Pour certains groupes Amérindiens, C’est l’Arbre de la Paix.
Il a déjà recouvert une grande partie de tous les continents, toutefois, son évolution et son exploitation sans borne font qu’il est presque éteint.
Il reste moins de 5% du volume forestier que l’on retrouvait au XVII siècle, lors de l’arrivée des premiers colonisateurs en Amérique du Nord ; John A Macdonald, en 1871 écrivait : « Nous détruisons avec insouciance des forêts que nous ne pourrons remplacer ».
On en retrouve encore quelques peuplements à l’Est de l’Amérique du Nord, depuis la Géorgie aux États Unis, jusqu’à Terre-Neuve au Canada. Cet arbre, dans de bonnes conditions peut vivre plus de 200 ans, atteindre 50 mètres en hauteur et 1,5 mètre de diamètre.
La rouille vésiculeuse est la principale maladie à le toucher.
L’arbre adulte résiste bien au brûlage, à cause de son écorce fort épaisse et ses premières branches très hautes ; le feu participe également à la germination des semences du pin.
Les autochtones non-nomades recouvraient leurs maisons longues avec de l’écorce de pin ; le tout était scellé avec une mixture faite de résine de pin et de cendre de bois ; ce même mélange servait également à sceller les canots d’écorce.

Le domaine Sous les PINS protège plusieurs grands Pins Blancs d’Amérique.
Joints à cet écrit se retrouvent quelques photos, dont celles des brisures d’un arbre adulte terrassé par le vent ; la cassure se retrouve à 8 mètres du sol ; l’arbre entier mesurait plus de 30 mètres en hauteur. 

En cliquant sur l’une des photos on ouvre un diapo rama. 

LES TRÈS VIEUX CHÂTAIGNERS DU TESSIN.

 

Sur l’Alpe di Brusino (San Giorgio)  on retrouve de très vieux châtaigners dont l’âge varierait entre 300 et 700 ans.
Le canton du Tessin compterait plus de 300 spécimens de cette catégorie.
Pour entrer dans la norme l’arbre doit avoir plus de 7 mètres de circonférence à la hauteur de la poitrine d’un humain.

On comprendra que la beauté de ces arbres diffère des critères de l’esthétique actuelle.
Les photos présentées ont été prises en hiver, ce qui explique l’absence de feuilles.
En cliquant sur l’une des photos de la présentation vous avez accès au diaporama de l’ensemble des photos.

 

 

FRIMAS-GIVRE.

 

 

L’hiver au premier jour de son règne de l’an 2014 vient nous rappeler de belle façon qu’il est toujours là.

Suivent quelques images de frimas, de givre recouvrant les ramilles de nos voisins arbre ce matin.
En cliquant sur une image on ouvre un diaporama.

Soir d’hiver

Émile Nelligan

Ah ! comme la neige a neigé !
Ma vitre est un jardin de givre.
Ah ! comme la neige a neigé !
Qu’est-ce que le spasme de vivre
À la douleur que j’ai, que j’ai !

Tous les étangs gisent gelés,
Mon âme est noire : Où vis-je ? Où vais-je ?
Tous ses espoirs gisent gelés :
Je suis la nouvelle Norvège
D’où les blonds ciels s’en sont allés.

Pleurez, oiseaux de février,
Au sinistre frisson des choses,
Pleurez, oiseaux de février,
Pleurez mes pleurs, pleurez mes roses,
Aux branches du genévrier.

Ah ! comme la neige a neigé !
Ma vitre est un jardin de givre.
Ah ! comme la neige a neigé !
Qu’est-ce que le spasme de vivre
À tout l’ennui que j’ai, que j’ai !…

 

 

 

AMADOUVIER – FOMES ALLUME-FEU – FOMES FOMENTARIUS.

 

L’Amadouvier est un champignon vivace, sans pied, non-comestible ; il pousse sur les bois morts ou malades des arbres feuillus, plus particulièrement le Hêtre ; il pousse en position horizontale, si l’arbre vient à tomber, il changera sa position de croissance. Il parasite le bois jusqu’à la destruction de l’arbre ; le bois de l’arbre ne le nourrissant plus, il meurt et sert d’abri à de nombreux insectes.
À une autre époque, l’amadouvier était utilisé dans l’élaboration des liqueurs amères, on utilisait également l’amadou comme pansement dans les cas de coupures mineures et les dentistes s’en servait pour assécher les dents lors d’interventions mineures.

l’amadou est utilisé depuis toujours comme allume-feu.

Corund en Roumanie serait le seul village au monde abritant de nombreux artisans qui se servent de l’amadouvier pour confectionner des chapeaux, des casquettes et des centres de table décorés de façon simple et traditionnelle ; une fois traité, sa texture ressemble à du suède.

Physiquement, le champignon a la forme d’un sabot de cheval ; son extérieur est recouvert d’une matière très coriace ; sous cette surface dure se loge une couche fibreuse très dure également, mais qui se transforme en un duvet soyeux quand on la gratte avec insistance, c’est l’amadou, finalement toute la parti inférieure du champignon est occupée par des couches de fin tubes d’environ .5mm de diamètre.

Un diaporama suit ; pour l’ouvrir, il n’y a qu’a cliquer sur l’une des images attenantes au texte.

HYGROPHORE DES CHÈVRES.

 

Il se nomme également Hygrophore à Lamelles Arquées ; il est agréable de forme et de couleur ; gris brunâtre, son pied blanc strié de lignes noires ; visqueux si humide, puis sec et lisse ; sa chair et ses lamelles sont blanches ou légèrement teintées ; on le retrouve tant en solitaire qu’en groupe ; il est comestible et plutôt facile à découvrir.

 

CHÊNE BICOLORE-QUERCUS BICOLOR.

Au cours de l’été qui s’achève, j’avais remarqué la présence, parmi les buissons, d’un jeune chêne ; ayant fait beaucoup d’efforts afin d’avoir dans le boisé Sous les Pins des chênes, je me réjouissais d’avoir réussi à en faire croître au moins un.
Toutefois, en y regardant de plus près, je me suis rendu compte que ce que j’avais semé étaient des Chênes Rouges, alors que ma découverte était un Chêne Bicolore.
Alors cessant de tourner en rond, j’ai décidé de l’isoler afin de le mettre en valeur.
Ainsi, le jeune Chêne Bicolore est maintenant installé à l’ombre des grands Pins Blancs.

On retrouve le Chêne Bicolore, aussi nommé Chêne Bleu, le long des rives du Saint Laurent et sur les rives des Grands Lacs, source du Saint Laurent ; il fait partie du groupe des Chênes Blancs. Il n’est pas exploité commercialement, car il est habituellement protégé.
C’est un arbre qui accepte des sols humides, mais ne l’accepte pas en continuité.
Les deux plus grands spécimens se trouvent sur l’Ile Saint Bernard (propriété des Sœurs Grises) ; il y en aurait plusieurs sur cette ile, biens protégés, sous l’œil vigilant des religieuses.

 

HERBE À PUCE–POISON-IVY–TOXICODENDRON RADICANS.

 

 

Chaque saison estivale ramène sa litanie de victimes de l’herbe à puce ; que ce soit par insouciance, ou, méconnaissance de la plante, les résultats sont les mêmes.
Alors, disons que cette plante à l’approche quasi innocente, renferme une résine capable de provoquer aux humains des problèmes cutanés importants ;
le contact avec n’importe quelle partie blessée de la plante est fort nocif ; les fruits, les feuilles, les racines contiennent l’huile dangereuse en question.

Il est donc primordial d’identifier la plante et de s’en éloigner.

HERBE À PUCE et fruits.

HERBE À PUCE et fruits.

 

CORNOUILLER STOLONIFÈRE-FLEURS.

Fleur Cornouiller Stolonifère.

Fleur Cornouiller Stolonifère.

Le Cornouiller Stolonifère est un petit arbuste plutôt envahissant ; ses tiges rouges sont remarquables, surtout en hiver, alors qu’elles tranchent bien sur la neige.
Le buisson est fort décoratif et on en a fait une plante domestiquée.
À l’automne des baies très blanches font le délice des oiseaux.

Fleur Cornouiller Stolonifère.
Fleur Cornouiller Stolonifère.

ÉRABLE ROUGE.

Érable rouge ou plaine rouge ; il s’agit toujours de l’Acer Rubrum.
Cet érable dit tendre, pousse surtout en Ontario, au Québec  et au Nouveau-Brunswick ; il aime particulièrement les sols humides et inondables, bien que l’on puisse en trouver dans d’autres types de sols.

Adulte il atteint de 25  à 45 mètres en hauteur.
Ses feuilles naissantes et automnales sont rouges, ainsi que ses rameaux et ses fleurs, qui apparaissent bien avant ses feuilles.

Fleur en formation.
Fleur en formation.

Le ministère de l’agriculture de la province de l’Ontario a émis un avis à l’effet que les feuilles adultes de l’érable rouge, surtout si elles sont flétries, sont très toxiques pour les chevaux, car elles provoquent une anomalie sanguine qui les tue très rapidement.
Les colons de Pennsylvanie utilisaient l’écorce de l’érable rouge bouillie afin de produire une teinture et de l’encre rouge ; on mentionne que les samares ainsi que la partie tendre sous l’écorce sont comestibles.

Fleurs bien ouvertes.
Fleurs bien ouvertes.

LE TEMPS DES SUCRES-RETOUR EN ARRIÈRE.

                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                   

Faisant un retour sur mes plus tendres souvenirs de

prime jeunesse je me remémore  la vue d’une coquille

d’œuf évidée dans laquelle avait été coulé du sucre d’érable ;

c’était l’époque ou je portais encore pantalons courts et

écorchures aux genoux ; chez mon grand-père maternel

dans la région des Bois-Francs.

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La production sucrière de cette époque était artisanale et les besoins restreints car l’exportation des produits de l’érable était embryonnaire. Lors d’une excursion dans les Cantons de l’Est j’ai trouvé une goutterelle en fer,  fort ancienne, laquelle était fabriquée aux États Unis.  Je n’ai jamais vu dans nos régions ce type de goutterelle.

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Avant l’époque de la grande industrie sucrière que nous pratiquons maintenant, à chaque printemps on suspendait des chaudières en acier galvanisé à des goutterelles après avoir pratiqué dans l’aubier de l’érable un trou peu profond ; pour protéger le tout de l’eau de pluie printanière, un couvercle était mis en place.

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Si la nuit avait été froide et que le soleil apparaissait pour réchauffer les arbres, l’eau des arbres s’écoulait goutte à goutte à travers les goutterelles pour s’accumuler dans les chaudières ; quand on jugeait que le volume d’eau était intéressant on faisait la tournée des arbres entaillés afin de créer un volume suffisant pour procéder à l’évaporation d’où proviendra le sirop et ultimement la tire et le sucre d’érable.

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 Sachant que quarante parties d’eau sont requises pour obtenir environ une partie de sirop.  

BOIS DE CHAUFFAGE-À LA MODE SUISSE+LES FAGOTS.

Disons-le d’entrée, il n’y a pas de différences majeures d’un endroit à l’autre dans l’élaboration du bois de chauffage.
Toutefois, nous verrons des développements différents grâce aux photos fournies par Margaret, directement de Suisse.

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La photo d’ouverture pour bien indiquer que notre sujet est sérieux. Il s’agit d’une pile de bois récente,
 car elle est toujours bien colorée et les craques radiales sont à peine formées au bout des bûches.

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En arrière scène de cette photo d’un nouveau chantier d’abattage, « LA VALLÉE DU RHIN ST-GALLOISE » ;

toute l’information qui suit provient de cet endroit.

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Dans un blog récent, il a été mentionné « LES FAGOTS » ; voici l’image de la reproduction

d’un ancien banc à assembler les fagots.

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Voici la chose en action, il ne reste plus qu’a installer des liens afin que le fagot soit prêt pour le séchage,
et ultimement le feu.

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De nouvelles bûches ; celle tout au centre, en plein processus de séchage exhibe bien les fissures radiales ;
ce serait possiblement la première bûche d’un tronc coupé une longue période avant son tronçonnage final.

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Un petit chef-d’œuvre de patience ce petit bois bien entassé dans le sous-bois, en attente de maturation.

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Un autre chantier en pleine élaboration à voir à l’avant-plan du bois fraîchement coupé,
et tout au fond une
pile de bois pour le séchage.

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Les bûches sont maintenant bien abritées pour la maturation ;
tout à l’avant plan de nouvelles bûches .

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Et les fagots sont bien abrités ; le froid peut venir !

Si des questions se présentaient, il n’y a qu’a cliquer sur la bulle noire à côté du titre du blog

afin d’ouvrir la fenêtre permettant de placer un commentaire ou une question.

LE TEMPS DES SUCRES-LA CABANE.

La période de la récolte de la sève des érables approche. Lorsque les Européens sont arrivés au Canada les Amérindiens utilisaient déjà la sève de l’érable pour en faire possiblement du sucre ; on a peu d’information sur les techniques pour arriver à leurs fins ; ils n’avaient pas de chaudrons métalliques ; il semblerait qu’ils réduisaient partiellement la sève en la chauffant dans des cornets d’écorce de bouleau. Toutefois, les nouveaux venus possédaient des ustensiles de fonte et\ou de cuivre et il leur fut plus facile d’élaborer des sirops et des sucres en poussant davantage la cuisson. À cause de la très grande quantité de vapeur générée par l’évaporation de la sève il n’était pas possible de procéder à l’intérieur des habitations ; il fallait s’installer à l’extérieur près du lieu de la cueillette, soit à l’orée de la forêt. Les installations étaient rudimentaires et plutôt temporaires puisqu’elles ne servaient que quelques jour chaque printemps.

cabane à sucre
(gravure, Edmond j. Massicotte)

 La colonisation fit que la population grandissait et que les besoins en sucre se faisaient plus pressants, si bien que l’on s’organisait pour produire en plus grande quantité le sucre d’érable ; le besoin créant l’organe, on développa des techniques plus efficaces et on dut bâtir des cabanes de plus en plus vastes afin de recevoir l’évaporateur ainsi qu’un endroit pour manger et dormir.
Les installations modernes et actuelles exigent des locaux très vastes, salubres, répondant à des normes exigeantes de propreté.
La cabane traditionnelle est maintenant une affaire strictement privée. 

BOIS DE CHAUFFAGE-LE SÉCHAGE.

Les bûches étant coupées à leur longueur finale, il faut encore les fendre afin que le processus de séchage puisse se faire dans une période raisonnable.
Le bois frais coupé est de couleur pâle et on peut facilement distinguer le bois de cœur au centre, le bois de sève vers l’extérieur et en périphérie l’aubier et finalement l’écorce ; à ce stade la bûche est tout à fait solide et ne présente aucune fissure.

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Pour réussir le séchage du bois, il faut le corder soigneusement afin que les rangées ne s’effondrent pas ; idéalement il faut faire en sorte que le bois ne touche pas au sol ; Une couverture imperméable est également préférable afin de le protéger de la pluie, toutefois on ne doit pas envelopper les rangées, ce qui éviterait la sortie de l’humidité et retarderait grandement la maturation du bois. Il faut préférer un site exposé au vent et au soleil.
Si le bois a été coupé durant l’hiver alors que la sève est quasi absente du tronc, une année de séchage devrait suffire. Il faut toutefois 2 ou 3 ans au chêne et aux autres bois tanniques afin que le tanin soit éliminé avant de penser l’utiliser.

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Le bois convenablement séché est devenu de couleur foncée et les extrémités des bûches montrent des fissures radiales.

BOIS DE CHAUFFAGE-LES FAGOTS.

Un fagot est un faisceau de petites branches liées par le milieu et servant à faire du feu.

Alors que je me préparais à installer une photo accompagnée d’un texte concernant le bois de chauffage, je me suis pour ainsi dire égaré sur le sujet, et j’ai erré quelque peu.
On peut imaginer que les premières expériences concernant le feu ont pour origine des feux de broussailles allumées par la foudre. Faisant un saut dans le temps, on peut extrapoler que les premiers hommes à consommer du gigot furent ceux qui ont trouvé des bêtes brulées dans ces feux et en ont consommé la chair plus ou moins bien cuite. Ensuite faisons confiance à l’intelligence pour concevoir le feu et apprendre à le conserver pour utilisation ultérieure.

Le fagot est sans doute arrivé beaucoup plus tard alors que les hommes se sont établis, et le climat aidant ont accumulé le bois qui était facilement disponible ; la scie mécanique a réglé le sort de ce type de combustible ; pourtant, une amie Suisse me mentionnait encore dernièrement qu’elle préparait les fagots alors que son mari s’occupait à couper et fendre les grosses bûches.

L’expression « Sentir le fagot » qui en essence veut dire : être soupçonné d’hérésie ; être promis au bûcher, le contraire d’être en odeur de sainteté, n’est plus guère employée.
Pourtant, en  retournant dans le temps, le tribunal de l’Inquisition avait choisi le bûcher comme moyen d’éliminer les femmes accusées de sorcellerie ; et ainsi bien ancrer dans l’imagination ce qu’était l’enfer ; gros effort intellectuel de la part de ces messieurs.

Puis j’en suis arrivé à penser à mon père spirituel Georges Brassens qui a quelquefois employé ce mot.
Je me souvenais de la chanson « Lèche cocu » ; toutefois, un autre texte qu’il n’a jamais utilisé lui-même dans une chanson le mentionne, mais un autre en a fait une chanson. 
Ce texte date de l’époque où Il était anti-clérical affiché et convaincu ; anti-clérical Il est demeuré, mais moins ostensiblement par la suite.

 

Fagots wikimédia. 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

(Photo Wikimédia common)

 

Le mécréant repenti

Ne vous fiez plus à ma glotte
Pour crier à bas la calotte.
Me voici réduit à néant
Chantait un pauvre mécréant.

Et sauf en cas de restriction
De pénurie, d’inanition,
Je n’boufferai plus du curé
Qui fut mon menu préféré.

Parce qu’un enfant de putain
De moine, foutu calotin
M’a quasiment sauvé la vie
Certain jour que le diable fit.
Certain jour que j’étais entré
Dans l’antre de ce tonsuré,
Pour faire main basse dessus
Le tronc qui me semblait cossu.

Armé d’un petit bout de bois
Soigneusement enduit de poix
Je pêchais petit à petit
Le contenu du tronc sus-dit.

J’avais déjà pris tout un tas
De fausses pièces-ah! les Judas!
Et des douzaines de boutons
De culottes-ah! les faux-jetons!

Hélas! une enfant de Marie
Salope qui m’avait surpris
Ameuta le corps tout entier
Des grenouilles de bénitier.

Les bigottes et les bigots
Préparant déjà les fagots
Sans rémission voulaient me faire
Descendre avant terme aux enfers.

En entendant tout ce bordel
Le curé sautant de l’autel
Accourut me sauver la mise
Qui semblait un peu compromise.

Il a dit: «Que Dieu lui pardonne,
Ce qu’il a pris, je le lui donne
Et puisqu’il est pauvre il s’ensuit
que le tronc des pauvres est à lui».

Et cela dit, ce ratichon,
Ce satané fils de cochon,
Retourna boir’avec délice
Ce qui restait dans son calice.

Et depuis ces péripéties,
Moi qui suis athée, Dieu merci!
Je vais parfois ouïr un bout
De la mess’ à ce marabout.

Il faudrait voir ce petit air
Quand, entre le Pater Noster
Et le Je vous salue Marie,
D’un úil complice, il me sourit.

Quand il fait un signe de croix
Il me l’adress’ et de surcroît
Quand son goupillon lance l’eau
Bénit’, il me vise, salaud!

Ne vous fiez plus à ma glotte
Pour crier à-bas la calotte.
Quand un corbeau vient à passer
On ne m’entend plus croasser.

Ne vous fiez plus à ma glotte
Pour crier à-bas la calotte.
Me voici réduit à néant
Chantait un pauvre mécréant.