Nous y sommes ; la flore sur les berges du ruisseau Jean-Paul, renaît.
On voit déjà une amélioration du site, sachant que les eaux se sont sensiblement retirées ; de petites plages sablonneuses se développent et il est désormais possible de voir, plutôt deviner, le tracé du petit cours d’eau.

Le ruisseau Jean-Paul
L’ If du Canada établi à un niveau plus élevé renaît également car on peut maintenant distinguer les boutons des minuscules fleurs qui formeront de petites baies rouges, fort attrayantes.
Les Amérindiens utilisaient ce bois pour fabriquer leurs arcs de chasse.
Toutes les parties de ce petit arbre rampant sont considérées comme hautement toxiques si on les absorbe ; c’est la mort presque assurée si une quelconque partie de la plante absorbée dépasse le stade de l’estomac.
Un produit présent dans les branches de l’ If, le taxol, est utilisé pour traiter certains cancers.

Fleur du If ; 2mm diamètre.
Une plante plutôt visible dans les endroits inondables, le Vérâtre Vert, est omni présente sur les plages du Ruisseau Jean-Paul ; ainsi que beaucoup d’autres plantes dont on ignore le nom, on le surnomme Tabac du Diable.
Il faut bien noter que cette plante est notée toxique ; toutes ses parties sont dangereuses à consommer, plus particulièrement, sa racine.
Les Amérindiens l’utilisaient comme analgésique ; les Iroquois et les Cherokee, décidaient d’un chef de bande en l’utilisant ; chaque candidat à ce poste devait consommer la racine, et le dernier à la vomir gagnait le poste convoité.

Vérâtre Vert, naissance d’une colonie.
L’If européen est assez rare dans nos forêts. Je le connais bien parce qu’il y en avait un dans le bosquet du jardin où j’ai grandis. C’était un bosquet « artificiel », c’est-à-dire qu’il avait été planté par mes grands-parents. Pas loin du If, il y avait un énorme Mélèze qui perdait ses aiguilles en automne. Le Cèdre de l’Atlas sur lequel j’avais l’habitude de grimper pour regarder d’en haut qui venait éventuellement sonner à notre porte, se trouvait de l’autre côté de la maison. Une nuit d’été, pendant un orage à grandes bourrasques, les racines du Bouleau élégant et haut de taille donnaient et il tombait avec grand fracas sur la route. Je me rappelle que ce qui m’a étonné le plus (j’étais enfant) était dans quel bref délai des employées de la commune arrivaient avec leur tronçonneuses pour débarrasser la route, et quel effort ils semblaient fournir – la nuit ! (pendant que moi, j’étais déjà en pyjama).
Ce qui m’étonne aujourd’hui, concernant l’If, est qu’il semble toujours ne pas s’être rétabli des temps quand on faillit l’éradiquer pour en faire les arcs droits du Moyen Âge. Après tout, il y a des siècles de ça. Et il tolère bien l’ombre des autres arbres. Est-ce parce qu’il pousse si lentement ? Ou est-ce à cause de l’abroutissement des jeunes plants par le gibier ?