Faisant un retour sur mes plus tendres souvenirs de
prime jeunesse je me remémore la vue d’une coquille
d’œuf évidée dans laquelle avait été coulé du sucre d’érable ;
c’était l’époque ou je portais encore pantalons courts et
écorchures aux genoux ; chez mon grand-père maternel
dans la région des Bois-Francs.
La production sucrière de cette époque était artisanale et les besoins restreints car l’exportation des produits de l’érable était embryonnaire. Lors d’une excursion dans les Cantons de l’Est j’ai trouvé une goutterelle en fer, fort ancienne, laquelle était fabriquée aux États Unis. Je n’ai jamais vu dans nos régions ce type de goutterelle.
Avant l’époque de la grande industrie sucrière que nous pratiquons maintenant, à chaque printemps on suspendait des chaudières en acier galvanisé à des goutterelles après avoir pratiqué dans l’aubier de l’érable un trou peu profond ; pour protéger le tout de l’eau de pluie printanière, un couvercle était mis en place.
Si la nuit avait été froide et que le soleilapparaissait pour réchauffer les arbres, l’eau des arbres s’écoulait goutte à goutte à travers les goutterelles pour s’accumuler dans les chaudières ; quand on jugeait que le volume d’eau était intéressant on faisait la tournée des arbres entaillés afin de créer un volume suffisant pour procéder à l’évaporation d’où proviendra le sirop et ultimement la tire et le sucre d’érable.
Sachant que quarante parties d’eau sont requises pour obtenir environ une partie de sirop.