Depuis quelques années un cactus de noël accepte de vivre dans la même maison que moi. Je dis ça comme ça puisque je ne lui adresse pratiquement jamais la parole ; mais tout bien considéré, je crois que les cactus en général ne sont pas bavards. Aujourd’hui, j’ai eu une bonne pensé à son égard, sachant qu’il m’a gratifié de l’ouverture de sa dernière fleur ; J’ai bien compris qu’il voulait que je me sente coupable et qu’il a voulu poser un geste magnanime malgré ma muflerie.
Aussi, j’ai décidé sur le champs de me faire pardonner et j’ai pris quelques photos de son ultime fleur.

Pendant que je me préparais une frugale collation, comme disait Brassens, je continuais mes réflexions sur les cactus en question, pour me rappeler un tendre souvenir d’enfance alors que je vivais très souvent chez mon grand-père maternel, lequel cultivait une petite ferme à proximité de la ville où demeuraient mes parents.
Il faut encore mentionner que je n’avais jamais vu les fleurs de cette plante épiphyte du Brésil et que ce fait ne perturbait pas mon sommeil. Toutefois, je connaissais bien ses branches formées de sortes d’écus imbriqués les uns derrière les autres parce que je participais au rempotage annuel du cactus de noël de ma grand-mère, action qui se posait au cours de l’été ; il fallait faire de même avec un très grand laurier rose ; ces deux plantes étant posées, pendant tout l’été, sur la grande galerie qui jouxtait les deux murs visibles de la grande-vieille maison de mes grands-parents.